Premier niveau : les membres
Deuxième niveau : les segments
Les membres (1.10.11) restent isolés, les autres forment des paires parallèles ou segments :
– Les versets 1 et 11 ne contiennent qu’un ou deux termes, hors phrase.
– Les versets 2 et 3 reprennent une même question, légèrement modifiée.
– Les versets 4 et 5 sont construits grammaticalement de la même manière, et ont un sens complémentaire : au jour du Jugement, les gens sont dispersés parce que les montagnes explosent.
– Les verset 6-7 et 8-9 sont également de même construction grammaticale mais de sens opposé.
L’ensemble est donc composé de 6 segments : 3 d’un seul membre, et 3 de deux. Or, il est une règle de la rhétorique sémitique, que le niveau supérieur des segments, qu’on appellera le morceau, ne peut pas contenir plus de 3 segments. De fait, on constate que ces 6 segments peuvent se regrouper en 2 morceaux de 3 segments :
Troisième niveau : les morceaux
Les deux morceaux sont disposés en symétrie inversée (ABC/C’B’A’) :
– Aux deux extrémités (AA’) figurent des termes isolés : « la fracassante » (évocation du bouleversement cosmique)/« un feu ardent » (évocation de l’enfer). La correspondance de ces deux termes extrêmes est soulignée par leur assonance : al-qÂrI‘A / hÂmIA.
– En position médiane BB’ figurent les questions, partiellement identiques.
– En position centrale, CC’, figurent deux segments, chacun de structure strictement parallèle. En outre, les deux segments forment entre eux un parallélisme complémentaire : le premier (C) décrit le cataclysme du dernier Jour, le second (C’) le jugement.
Du point de vue rhétorique, la sourate est donc constituée d’une seule partie, évoquant le jour du Jugement en deux morceaux complémentaires, disposés selon une composition spéculaire ou chiasme, le premier décrivant le bouleversement cosmique de ce jour, le second le jugement et sa rétribution.